De son propre aveu, Josée Lanoue a un parcours atypique. Après avoir fait des études au HEC en affaires ainsi qu’en communication et en marketing, elle travaille dans le milieu pharmaceutique. Ce n’est que quelques années plus tard qu’elle se lance dans l’industrie de TI. Pendant la pandémie, alors qu’elle était en congé de maladie, cette maman de deux enfants de 6 et 3 ans a fait un grand saut dans l’entrepreneuriat, en reprenant Praeneste Technologies, une entreprise qui, depuis plus de 30 ans, développe des solutions novatrices pour l’industrie de la gestion immobilière. Le Lien MULTIMÉDIA l’a rencontrée lors de Vision PDG pour discuter de son nouveau rôle.
Après avoir travaillé dans le domaine de la pharmaceutique, Josée Lanoue fait ses premières armes en TI chez Bell.
« J’ai travaillé en ERP pour le public dans le secteur de la santé, avant de passer dans une entreprise technologique sur la Rive-Sud qui se spécialisait dans les logiciels pour les urgences, raconte-t-elle. Puis, je suis passée chez TECHNOCompétences, où j’ai passé un peu plus de six ans comme directrice générale. Pendant mon congé de maternité, en temps de COVID, j’ai eu envie de faire autre chose. J’ai toujours eu un côté entrepreneure, je n’ai aucun problème à faire du développement et à penser comme une entrepreneure pour un OBNL, je pense que c’est sain. Puis, j’ai eu une belle occasion de reprendre une entreprise qui existe depuis plus de 30 ans, fondée par un couple qui voulait prendre sa retraite et qui n’avait pas de relève. »
Praeneste Technologies a développé Space, un logiciel de gestion immobilière conçu pour les propriétaires et gestionnaires d’immeubles commerciaux et de parcs immobiliers à propriété mixte ainsi que pour les entreprises gérant un parc immobilier à titre de locataire, dont les modules de base permettent la gestion précise et efficace des immeubles commerciaux, des espaces à bureau et des parcs industriels, ainsi que la gestion complète des travaux de maintenance et des projets de construction. L’entreprise œuvre dans les secteurs de l’immobilier, évidemment, mais aussi de la construction, de la vente au détail, du secteur public et de l’éducation, des infrastructures de transport et des finances et sociétés.
« Le 31 décembre, en pleine pandémie, j’ai fait le grand saut, note Josée Lanoue. Il fallait avoir la foi ! Je vis de nouveaux défis et de nouveaux enjeux. Il n’y a pas une journée où je me lève et que ça ne me tente pas. »
Comme femme entrepreneure, la PDG de Praeneste apprend à trouver un équilibre entre sa vie personnelle, sa vie familiale et sa vie professionnelle. « J’ai l’impression de m’émanciper, lance-t-elle. Je prends confiance en moi. Je me dis que tout le monde a droit à l’erreur, même si on ne s’en donne pas souvent la chance. Que l’on soit un homme ou une femme, si on travaille fort et qu’on est dévoué et qu’on y croit, on peut réussir. Est-ce que c’est toujours facile ? Non. Mais c’est tellement gratifiant. »
Depuis son arrivée à la tête de l’entreprise, elle a modernisé celle-ci et a motivé les équipes, ce dont elle se dit fière. Car, croit-elle, lorsque cela va bien à l’interne, les clients le ressentent aussi. « Quand on parle de cordonnier mal chaussé, Praeneste n’avait pas de CRM [NDLR : gestion de la relation client ou Customer Relationship Management] en place ni de téléphonie IP, dit-elle. Nous avons mis en place de nouveaux outils qui rendent la vie plus facile à nos clients. » Elle définit son mode de gestion en parlant de confiance. Pendant la pandémie, les bureaux ont été fermés et, encore aujourd’hui, la quinzaine d’employés se trouvent en télétravail.
« Je mise sur la responsabilisation de mes équipes, précise Josée Lanoue. J’embauche un type particulier de gens, je veux des intrapreneurs qui savent prendre des initiatives, qui font des essais, même si ça ne fonctionne pas toujours, et qui sont motivés. »
Pendant Vision PDG, Josée Lanoue s’est beaucoup intéressée aux enjeux d’inclusion et de diversité, ainsi que de certification ESG (environnement, sociétal et gouvernance) des entreprises. Entre autres, elle a bien écouté la présentation d’Alexandre Jalbert, PDG de dvore, qui a expliqué comment son entreprise s’est lancée dans la certification B Corp.
« Personne ne peut être contre, dit-elle. On ne peut pas être contre la vertu. Mais le matérialiser avec une entreprise de 15 employés reste difficile. Il y a des enjeux de capacité, mais pas de volonté. Chez nous, 30 % de nos employés sont des femmes, mais je ne regarde pas ça. La pandémie a fait qu’on a pu embaucher hors Montréal et j’en suis très contente. À compétence égale, nous ne faisons pas de différence. Nous sommes inclusifs. »
Elle affirme que le secteur des TI a fait énormément de chemin sur ces questions. En matière de télétravail, elle rappelle que, il y a dix ans, TECHNOCompétences avait lancé une procédure pour mettre en place le télétravail. Il y a une décennie, personne n’y pensait, le domaine des TI a été précurseur. Sur la qualité de vie des employés, le secteur a aussi été en avance, tant sur les conditions de travail que sur le plan de la diversité. « Tout le monde ne peut pas être Desjardins et avoir un département diversité, avance-t-elle. Mais, on est capable de faire preuve d’une grande ouverture. Il faut que ce genre de discussion ait lieu à Vision PDG. Comme le disait Claude Auchu, il faut avoir un impact, que ce soit sur les humains, les clients ou la communauté. Avec nos capacités, il est clair que nous ne serons pas B Corp cette année. Par contre, nous faisons des gestes, comme d’aller dans le cloud. Nous pouvons faire une différence à notre petit niveau. »