Parmi ses activités, l’Association québécoise des technologies (AQT) encourage le maillage entre les jeunes entrepreneurs et ceux possédant davantage d’expérience. Dans ce nouvel épisode de « On parle techno ! », François Aird, fondateur de trois entreprises, dont CEDROM-SNi, et Pierre-Étienne Bousquet, cofondateur de la compagnie Thirdbridge, firme de développement Web, partagent leur expérience dans cette collaboration entre jeunes entrepreneurs et membres d’expérience. S’il faut retenir une chose, c’est que les jeunes entrepreneurs qui désirent faire l’exercice doivent savoir se montrer vulnérables et parler de leurs défis afin de tirer une meilleure expérience de ces échanges.
La rencontre entre François Aird et l’AQT remonte à loin. En fait, l’association ne s’appelait pas encore l’AQT.
« Il y a eu des consultations à la fin des années 1980 pour voir s’il existait un besoin dans l’industrie de créer un regroupement, se souvient-il. La première mouture se nommait le Centre de promotion du logiciel québécois, devenu ensuite Réseau Inter-Logic, puis AQT. À l’époque, chez CEDROM-SNi, nous faisions du développement logiciel et nous étions intéressés à échanger avec nos pairs. Je me suis impliqué et j’ai été président du C.A. pendant quatre ans. »
Et il a ensuite été présent tout au long de l’histoire de l’association.
Pierre-Étienne Bousquet a croisé l’AQT sur sa route il y a environ 5 ans, alors que Thirdbridge se trouvait en plein développement.
« Nous étions dans notre bulle et nous avions besoin d’un coup de pied pour avancer, dit-il. J’ai reçu un courriel de l’AQT sur le Parcours Jeune Entrepreneur et je me suis dit pourquoi pas ! Mon premier événement a été Vision PDG et j’ai été mis en relation avec François. Ensuite, j’ai rencontré des pairs, des mentors, des compétiteurs. »
Lors de ses rencontres avec François Aird et les autres membres de l’association, Pierre-Étienne Bousquet a choisi la transparence et la vulnérabilité, n’ayant pas peur de parler des défis et des problèmes que rencontrait Thirdbridge, ce qui lui a permis de tirer le maximum de jus possible de ces rencontres.
François Aird trouve important de s’impliquer comme bénévole pour redonner à l’industrie. Or, si les jeunes entrepreneurs restent dans la retenue, l’échange est moins intéressant. Il a senti que Pierre-Étienne Bousquet était prêt à aller au fond des choses.« Comme coach ou mentor, nous ne sommes pas là pour diriger ou imposer, c’est à l’autre de garder ce qu’il veut et rejeter le reste », dit-il.
Le cofondateur de Thirdbridge a commencé à travailler comme aide-serveur dans un restaurant. Lui et son cofondateur Nicolas St-Aubin ne possédaient aucune expérience en entrepreneuriat.
« Nous avons appris de nos erreurs, confie-t-il. Mais si les jeunes entrepreneurs peuvent les éviter, c’est tant mieux. Il y a des gens qui sont déjà passés par mon parcours. » Une grande partie de son apprentissage d’entrepreneur lui vient de son expérience avec l’AQT, d’autant plus que, dans son enfance, il n’avait pas d’entrepreneurs autour de lui. « Une grosse partie de ce que nous sommes aujourd’hui nous vient de l’AQT », affirme-t-il.
François Aird n’avait pas, non plus, d’exemple d’entrepreneur autour de lui lorsqu’il s’est lancé en affaires. Heureusement, il a eu accès à des personnes d’expérience qui l’ont accompagné dans les premières années, alors que l’industrie était encore embryonnaire. Il a choisi de rendre la pareille tout au long de sa carrière. L’accompagnement du début permet de se structurer et de se développer, estime-t-il. Il trouve intéressant de pouvoir, à son tour, accompagner des jeunes comme Pierre-Étienne Bousquet, qu’il a pu voir évoluer. Chez Thirdbridge, il a participé à la mise en place d’un comité aviseur. Même en semi-retraite, il garde ce contact avec l’entrepreneuriat.
Se faire accompagner, coacher ou mentorer, peu importe le terme, occasionne des retombées, non pas tant pour de nouvelles occasions d’affaires que pour développer son réseau, estime Pierre-Étienne Bousquet.
« Cela permet de réaliser l’impact qu’on reçoit et celui qu’on peut ensuite donner aux jeunes entrepreneurs, croit-il. Cela crée un mouvement en donnant au suivant. » Il conseille d’ailleurs aux jeunes entrepreneurs de faire cet exercice en toute vulnérabilité et transparence et de s’entourer de gens qui ont les mêmes valeurs. »
François Aird abonde dans le même sens : la jeune génération d’entrepreneurs se montre plus ouverte, ne cachant pas ses faiblesses.
« J’encourage les entrepreneurs à aller chercher du soutien, mais aussi de ne pas en abuser, dit-il. Comme entrepreneur, à la fin, la décision vous revient. »
Article rédigé par Sophie Bernard, Lien multimédia.