PDG de Devolutions, une entreprise qui fournit des solutions technologiques dédiées aux entreprises, David Hervieux est président du conseil d’administration de l’Association québécoise des technologies (AQT) depuis décembre 2021. À ce titre, il appuie la permanence de l’organisme et en assure la gouvernance. Il participe aussi à des comités et sous-comités, s’intéressant, entre autres, à la relève, qui est chapeautée par le comité membership. Le Lien MULTIMÉDIA a discuté de relève avec lui lors de Vision PDG.
« On observe beaucoup de bouleversements dans l’industrie des TI, note le PDG de Devolutions. Certaines entreprises sont absorbées par d’autres et on a vu beaucoup de fusions dans les dernières années. Aussi, les gens vieillissent et veulent passer la main. Il est donc important d’avoir une relève et que les nouveaux arrivants dans l’industrie entrent en relation avec les membres de l’AQT. »
Le président du C.A. voit en l’AQT un facilitateur, un catalyseur de liens entre les membres. Sa force consiste à se mettre en contact les membres. Car, estime-t-il, c’est en multipliant les contacts qu’on a davantage de chance d’obtenir du succès. Dans cet esprit, l’association met en relation les jeunes entreprises qui en sont à leur début et qui peuvent compter de 5 à 10 employés.
« Auparavant, le contact entre les jeunes entrepreneurs et les plus aguerris se faisait de façon plus informelle, note David Hervieux. Il y a, au sein de l’AQT, des membres émérites qui ne sont plus PDG, mais qui ont une expérience à partager. Ils deviennent des mentors pour les jeunes entrepreneurs. Et puis, il y a la question d’accès aux événements. On ne le cache pas, les coûts d’inscription à Vision PDG s’élèvent à 3500 $ pour les membres technos, sans compter la chambre d’hôtel, le déplacement et le temps. »
Il raconte une anecdote : dans les premières années de Devolutions, il a hésité entre acheter un nouvel ordinateur et s’inscrire à Vision PDG. Il a finalement choisi Vision PDG et ne le regrette toujours pas. « Mais, l’événement est unique, dit-il. Tous les participants sont des présidents et ceux qui reviennent se montrent très généreux de nature en temps, en apprentissage et en curiosité ; ils ont le goût d’être en contact avec les jeunes entrepreneurs. »
L’AQT soutient aussi les jeunes entrepreneurs par le biais de ses Bourses jeunes entreprises, commanditées l’année dernière par mdf commerce et Platinum Sun Life. Ces bourses permettent de profiter des tarifs préférentiels aux événements de l’organisme. Cette année, l’association a décidé de faire appel à ses membres pour soutenir la relève, en cotisant à un fonds dédié à la relève.
« C’était beaucoup demandé et nous l’avons maintenant mis en place, dit le président du C.A. Et relève ne signifie pas uniquement jeunes entrepreneurs. Des gens plus âgés qui lancent leur entreprise peuvent se sentir intimidés de se retrouver face à des PDG qu’ils ne connaissent pas. On prépare d’ailleurs la relève avant l’événement pour leur expliquer comment les choses vont se passer et les mettre à l’aise. »
Il faut dire que la relève est importante pour l’AQT elle-même. Il faut renouveler constamment l’adhésion. Dans la valse des fusions et des acquisitions, il s’agit parfois de bonnes nouvelles, mais d’autres fois, cela signifie que l’acquéreur étranger ne garde pas les membres de la direction et ne voit pas l’intérêt de garder l’intelligence d’affaires développée au fil des ans au Québec.
Si Vision PDG est réservé aux présidents, depuis deux ans, l’AQT permet à ceux-ci d’amener des membres de leur relève. David Hervieux donne en exemple JOVACO Solutions, dont le fondateur, Jean-Claude Coutu, a cédé la présidence à sa fille Valérie et la direction générale à son fils Jonathan. « Cela est vrai dans une entreprise familiale, mais aussi lorsque quelqu’un se retire, note-t-il. Par exemple, lorsque Rémy Therrien s’est retiré de Croesus, qu’il avait fondé en 1987, il a passé le flambeau à Sylvain Simpson, qui travaillait dans l’entreprise depuis plus de 20 ans. »