Être un.e gestionnaire en technologie peut être difficile. Parfois, l’idée de rallier votre équipe à une nouvelle initiative peut vous donner la même impression que de faire une prise de sang ou de vous faire arracher une dent chez le dentiste. Ayant subi une morsure de tique et combattant la maladie de la lyme chaque jour, croyez-moi, je peux comprendre. Pour ce qui est de la gestion du changement, parfois on vous demande d’être la « méchante » de votre entreprise et on vous confie ce qui semble être les pires missions imaginables. Mais d’un autre côté, vous pouvez aussi être enthousiaste à l’idée de diriger une équipe qui en a besoin.

Même si cet article ne s’adresse à tous, en tant que femme, diriger des personnes peut être délicat. D’un côté, vous voulez être une personne qui a beaucoup de confiance en elle et de présence. Mais d’autre part, on vous dit de ne pas marcher sur les pieds de quelqu’un ou passer pour une personne « trop charismatique ». Alors vous devez savoir à quel point vous devez être ferme dans la transmission de votre message, mais pas au point d’irriter votre entourage. Je suis une leadeure dans le domaine de la technologie depuis plus de vingt ans. Dans cet article, je vais vous faire part de mes réflexions sur les traits de caractère et les habitudes que partagent les leadeurs TI qui réussissent, y compris certaines choses à faire et à ne pas faire.

Le monde des TI a changé

Il est bien connu que les femmes ont tendance à éviter les carrières technologiques. Pourquoi ? Beaucoup pointent du doigt vers les mythes associés à ce domaine dominé par les hommes et continuent de perpétuer le fossé. Cependant, selon un rapport récent de USATODAY, dans certaines écoles, 63 % des filles suivent des cours d’informatique de niveau avancé (AP), contre 37 % des garçons.

Alors femmes ou hommes, laissez-moi vous énumérer les 5 habitudes qui vous aideront à vous épanouir sur le plan personnel et professionnel et à assurer votre réussite continue dans le domaine des TI.

1. Obtenez des résultats
   Pour la plupart des gens, il s’agit d’une évidence. Pour être un leadeur ou un gestionnaire solide, vous devez constamment faire ce que vous dites que vous allez faire. Menez avec vos compétences, car on ne vous prendra même pas en considération si vous ne produisez pas de résultats.
2. Soyez conscient de vous
   Pour être un leadeur conscient de lui-même, vous devez savoir qui vous êtes, avant de pouvoir vous observer dans le contexte de votre entreprise ou de vos pairs. Je ne crois pas que l’on puisse être un leadeur efficace sans intelligence émotionnelle. L’intelligence émotionnelle consiste à connaitre vos forces et vos faiblesses ainsi que vos déclencheurs émotionnels. En sachant cela, vous pourrez mieux vous concentrer sur les personnes avec lesquelles vous interagissez, afin de reconnaitre et d’interpréter ce qui se passe en elles, et de gérer vos interactions avec elles en fonction de leurs émotions. On me cite souvent en train de dire : « La transformation numérique commence par l’humain, passe par le processus et finit par la technologie. »
3. Créez un environnement propice à l’échec
   La création d’une atmosphère où les employés sont encouragés à prendre des risques et où ils ne risquent pas d’échouer donne aux travailleurs la confiance nécessaire pour essayer de nouvelles choses et peut stimuler l’innovation. Souvent, nous entendons dire : « Bien sûr, nous encourageons les gens à prendre des risques, mais nous n’en avons pas assez ». Pourquoi ? Cela peut être dû aux conséquences de ce qui se passe lorsque quelque chose ne fonctionne pas. Si on le dénonce de manière négative, les gens hésiteront à prendre des risques. Or, il ne faut pas que les gens prennent des risques à tort et à travers. Il s’agit plutôt de risques calculés dans des domaines choisis consciemment. Le leadeur TI doit aider à définir et encadrer les limites et agir de la bonne manière lorsqu’un « échec » se produit. Cela demande de la vigilance au fil du temps.
4. Continuez à apprendre et à vous développer
   Il y a toujours des feux à éteindre et des délais à respecter, mais lorsque vous n’avez pas beaucoup de temps libre, il peut être difficile de consacrer du temps à l’apprentissage. Prenez du temps pour vous sans aucune honte! Ciblez un domaine particulier dans lequel vous pensez avoir besoin de progresser, comme la communication, la réflexion stratégique, l’intervention aux conflits et la prise de décision, pour n’en citer que quatre. Trouvez ensuite un moyen d’y parvenir, qu’il s’agisse de cours universitaires, de la lecture d’un livre, de séminaires, d’un mentorat privé ou en groupe comme l’AQT ou de tout autre moyen.
5. Travaillez avec d’autres personnes et surtout : déléguez
   L’étendue et la profondeur de l’informatique signifient qu’une seule personne ne peut pas tout savoir. Les responsables informatiques doivent s’entourer de personnes qui complètent leurs forces et leurs faiblesses. Travailler avec d’autres personnes est la seule façon d’évoluer. Si vous n’opérez pas ce changement, vous vous gênez vous-même et, surtout, vous gênez l’ensemble de l’organisation.

Allons plus en profondeur : vous devez identifier les défis informatiques d’aujourd’hui.

L’informatique est une bête particulière à apprivoiser, car il s’agit de connaitre vos employés, et pas seulement la technologie. Le rythme des changements technologiques fait qu’il y a toujours une partie de votre équipe qui veut apprendre les nouveaux outils les plus brillants, et vous devez répondre à cette nécessité, les stimuler et leur donner de l’espoir pour qu’ils restent engagés et se sentent écoutés. À l’opposé, vous avez d’autres dirigeants qui en ont assez de devoir toujours apprendre une nouvelle technologie et qui veulent vraiment se concentrer sur l’aspect commercial de la transmission de solutions technologiques. Il est important que vous sachiez comment gérer ces deux types de personnes et que vous disposiez de la bonne combinaison de membres du personnel pour que vous restiez à la pointe de la technologie et axé sur les affaires.

Les hauts leadeurs informatiques d’aujourd’hui sont confrontés à une multitude de défis majeurs. Il s’agit notamment des défis suivants :

• Le taux et le rythme du changement.
• La complexité et l’intégration massive des systèmes, processus et applications, qui entrainent souvent des pannes majeures et des problèmes d’instabilité.
• La pression constante pour réduire les couts année après année, alors que l’entreprise doit répondre à une pression croissante pour innover.
• Les menaces qui pèsent sur l’entreprise, notamment les problèmes d’efficacités, de cybersécurité et de confidentialité.
• Être submergée par les règlementations et les problèmes d’audit au lieu de s’atteler à aider l’entreprise à gagner de l’argent et à acquérir un avantage concurrentiel grâce à sa technologie et à ses systèmes d’information.
• Devoir continuer à gérer les processus et systèmes existants (de nombreuses organisations utilisent encore EXCEL et WORD pour leur collecte d’information, étant 80% moins efficaces qu’une plateforme dédiée, pensant que c’est trop compliqué de se moderniser).
• Ne pas avoir le contrôle, en particulier avec l’augmentation rapide de l’externalisation et des services en nuage.

Diriger une équipe technique n’est pas la même chose que diriger une équipe non technique. Vous devez être capable de sortir des sentiers battus, d’anticiper les problèmes et de trouver des solutions avant qu’ils ne surviennent. Il faut un type de personne particulier pour diriger une équipe informatique. Non seulement vous devez être un.e expert.e sur un certain nombre de sujets différents, embaucher des hommes et ainsi que des femmes avec des forces et compétences complémentaires pour créer un environnement de travail sain, mais vous devez aussi souvent être un touche-à-tout et tout faire, de la conception d’un meilleur processus de gestion de projet… à la gestion des ressources humaines.

Auteure

Josée Brassard est membre d’AQT, PDG de nSpek.com, copropriétaire et VP de NéoSynergix, et auteure du livre « Transformation Numérique Au Féminin » récemment annoncé dans le podcast d’AQT.

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