Montréal (Québec), le 19 mai 2017 — Affaires mondiales Canada a rencontré, le 11 mai dernier, des entreprises du secteur des technologies du Québec par l’entremise de l’Association québécoise des technologies (AQT) en vue d’une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
La Direction des négociations commerciales — Amérique du Nord a voulu connaitre les attentes des entreprises en technologies de l’information et des communications (TIC) sur l’ALÉNA lors d’une préconsultation.
L’administration Trump a officiellement informé le Congrès, le 18 mai 2017, qu’il envisageait de renégocier l’ALÉNA. Dès lors, une période de consultation de 90 jours doit se tenir avant que des négociations officielles avec le Canada et le Mexique ne débutent.
Rappelons que le secteur des TIC demeure fort important pour l’économie canadienne et québécoise. 78 % des PME en technologie de la province exportent, un chiffre impressionnant par rapport à la moyenne de 21 % de tous les secteurs d’activités confondus. De même, si 34 % de leurs ventes sont réalisées à l’extérieur du Québec, le tiers de celles-ci s’opère aux États-Unis. Enfin, la haute technologie représente 52 % des investissements directs étrangers visant Montréal en 2016.
Les membres de l’AQT participant à la rencontre ont signifié plusieurs craintes à l’égard de la volonté protectionniste américaine. La principale concerne un possible resserrement de la mobilité de la main-d’œuvre étrangère.
De nombreuses entreprises québécoises en TIC livrent des projets commerciaux aux États-Unis, ce qui exige souvent le déplacement d’employés chez les clients. Actuellement, l’ALÉNA prévoit à cet effet des visas TN ciblant, entre autres, les analystes de systèmes informatiques.
Les dirigeants craignent que les modalités pour les visas deviennent plus complexes, donnant l’exemple de l’introduction en janvier 2017 d’une législation resserrant les critères d’obtention du visa H1B, et qu’un resserrement similaire s’opère sur les visas utilisés pour les gestionnaires.
Les entreprises en TIC du Québec sont d’avis que l’attitude des organisations privées ou publiques des États-Unis à l’égard des produits et services canadiens ne doit pas se dégrader. Une sorte de « Buy American Act » serait nuisible à l’économie canadienne, d’autant plus que nos partenaires américains seraient également pénalisés par de telles mesures.
S’il y avait un rejet des solutions québécoises, naturellement les exportations de la province en souffriraient, mais aussi les dividendes des actionnaires, dont plusieurs ont des intérêts américains dans leur actionnariat. Cela illustre bien l’interdépendance économique des pays adhérant à l’ALÉNA.
Pour des membres de l’AQT, un « Buy American Act » ne réduirait pas forcément à néant leurs affaires. Toutefois, cela provoquerait plus de complexités administratives qui engendreraient des coûts inutiles.
L’Accord trilatéral, ayant été signé il y a plus de 20 ans, devrait se voir modernisé pour prendre en compte le commerce électronique ou la gestion des données, notamment.
Certaines compagnies québécoises en TIC qui opèrent des centres de données à travers le monde ressentent une relative incertitude entourant la « souveraineté des données ». Le manque de cadre garantissant la sécurité, la protection et le contrôle des données créent de la réticence au sein du milieu des affaires, avouent certains chefs d’entreprise consultés.
Les entreprises technologiques intéressées à participer au processus de consultation sont invitées à remplir ce formulaire de l’AQT. L’Association veillera alors à ce qu’elles restent informées des moyens pour que leurs attentes soient prises en compte.
L’Association québécoise des technologies (AQT) contribue, à l’échelle du Québec, au rayonnement des entreprises des TIC et à la croissance de ce secteur de l’économie. Forte de ses 500 membres, elle rassemble et accompagne les dirigeantes et dirigeants d’entreprises technologiques en les appuyant dans le développement de leurs compétences et dans la performance de leur entreprise tout en favorisant l’évolution des pratiques commerciales. Organisme à but non lucratif autofinancé, l’AQT représente l’ensemble de l’industrie auprès d’instances décisionnelles et constitue aujourd’hui le plus grand réseau d’affaires des TIC au Québec.
– 30 —
Renseignements : Viviane Couto — Gestionnaire de projets et communications — AQT 514 874-2667 X 114 — Vcouto@aqt.ca