Le numérique supprime bien sûr le papier et les outils bureautiques traditionnels dans les entreprises, mais pas simplement en remplaçant ces documents par des pages web ou des formulaires sur cellulaire.

La transformation numérique va beaucoup plus loin et c’est là que nous pouvons parler de révolution!

Aujourd’hui les apports du numérique ne se cantonnent plus à un métier ou à un département. Cette transformation doit être pensée globalement à l’échelle de l’entreprise. C’est une formidable occasion pour les compagnies du Québec de se concentrer sur l’essentiel, la valeur ajoutée de la SST au service de la performance de l’entreprise.

Du terrain à la direction SST

Sur le terrain, le numérique transforme la relation des équipes opérationnelles dans leur gestion de la SST. Quel que soit l’endroit où un salarié se trouve dans l’entreprise, il doit être en mesure de consulter les protocoles de travail et de sécurité adaptés à la situation et de déclarer des événements, le tout par un accès ergonomique via tablettes & cellulaires et en s’appuyant, dans la mesure du possible, sur les dernières technologies proposées comme la géolocalisation, la vidéo / photo ou encore la dictée vocale.

Pour la Direction Générale

Pour la Direction Générale, les prises de décisions stratégiques sont facilitées. Les rapports d’activités sont en effet alimentés en temps réel par le travail des opérationnels sur le terrain et les actions de la Gestion en santé et sécurité au travail.

Dans un avenir proche, les décisions seront renforcées par de l’analyse prédictive des risques, fournie par des algorithmes d’IA (Intelligence Artificielle) en mesure de scruter des centaines de millions de données SS. Le numérique transformera aussi le client en acteur de la gestion SST de son fournisseur. Les clients pourront déclarer un événement depuis leur cellulaire personnel, au même titre que les collaborateurs de l’entreprise.

La digitalisation des procédures et protocoles transforme en profondeur le quotidien des employés et les replace au centre des démarches SST de l’entreprise.

Le numérique fait disparaître les procédures et protocoles, car il est par essence procédures et protocoles. En effet si, dans tous les lieux de travail, les salariés accèdent aux systèmes SST digitalisés, l’informatique permet alors de diffuser au bon moment chaque étape de cette démarche conditionnée par des enregistrements précédents, de déclencher des alertes sur des valeurs seuil ou plafond, de combiner une multitude de facteurs pour calculer la criticité, elle-même pouvant modifier le protocole de travail en question. Les salariés vont être guidés et pourront même interagir en déclarant eux-même des anomalies et des incidents modifiant eux-même le protocole sur place. En fin de compte, le numérique va améliorer le processus de gestion de la performance humaine SST.

Les 8 axes d’une gestion SST améliorée par le numérique :

1. La planification de la main-d’œuvre

L’entreprise peut planifier sa main-d’œuvre en fonction des besoins organisationnels SST d’une nouvelle activité en analysant les résultats des interactions numériques de chaque collaborateur, en identifiant facilement ses aptitudes SST dans ses déclarations. L’entreprise sait ainsi quels employés sont des atouts pour telle activité et elle diminue la vulnérabilité de son organisation en identifiant les employés et les postes comportant des risques.

2. Le développement des compétences

Les remontées SST terrain de chaque salarié permettent de piloter finement la gestion de la formation SST par employé avec son plan individuel de formation. Les remontées SST terrain permettent aussi de cibler des formations par poste ou fonction et de définir les budgets requis pour ces formations pertinentes.

3. Le ciblage des recrutements

La connaissance profonde grâce à la digitalisation du travail de terrain permet de rédiger facilement les exigences et responsabilités SST des postes à pourvoir grâce au vécu et à la réalité de terrain des employés.

4. L’anticipation des dotations SST

L’entreprise digitalisée peut connecter les étapes du processus de dotation avec les évènements et besoins SST des employés sur le terrain. Elle a tout à gagner en détectant ainsi de nouvelles possibilités innovantes de dotations pour répondre aux exigences SST de chaque poste de travail.

5. L’évaluation des attentes SST des salariés

Les outils numériques de terrain permettent tout simplement d’apprécier au quotidien la contribution SST d’un salarié et sont très utiles au cours des entretiens individuels avec son supérieur pour le coacher et améliorer sa performance SST.

6. Les rondes SST

L’utilisation d’un cellulaire ou d’une tablette permet aux conseillers SST ou aux agents de prévention de gagner un temps considérable dans la collecte et le traitement des observations quotidiennes sur le terrain. Ils peuvent consigner et analyser rapidement les comportements performants et corriger sans délai les pratiques à risques. L’alimentation automatique du plan d’actions favorise l’amélioration continue des conditions de sécurité.

7. L’accompagnement au changement

La compilation des données numériques issues du terrain dans des indicateurs en temps réel permet de mesurer les risques, les appréhensions SST des équipes, la dynamique organisationnelle et d’envisager des modes d’accompagnement adaptés à la mobilisation SST.

8. Le développement du leadership SST

Le numérique permet tout de suite d’identifier les profils SST dynamiques parmi les salariés et de les aider à développer leur leadership. Ainsi l’entreprise cible plus rapidement les meneurs à accompagner pour qu’ils deviennent les futurs gestionnaires.

Ces 8 axes démontrent que la transformation numérique du travail sur le terrain n’est pas un “système déshumanisant” robotisant les employés, mais au contraire des outils plaçant les salariés au cœur de l’organisation et des préoccupations de la direction.

Il faut garder à l’esprit que la transformation numérique ne fonctionne uniquement que si elle concerne tous les employés d’une entreprise, mais également les clients et les sous-traitants. Il ne peut pas y avoir uniquement une partie des équipes digitalisée et une autre encore sur papier ou logiciel bureautique. Le numérique doit permettre le pilotage de la stratégie globale d’une organisation en améliorant la gestion de sa performance, tout en impliquant, sur ses différents sites de production, toutes les parties prenantes : tous les employés, les responsables, les dirigeants, les clients, les partenaires et les sous-traitants.

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