Améliorer la capacité d’innovation du secteur manufacturier québécois devient impératif pour demeurer compétitif mondialement. Déjà, d’autres pays, comme l’Allemagne, la France, les États-Unis, la Chine et le Brésil, ont entamé le virage vers l’industrie 4.0.
Il existerait véritablement une révolution industrielle en cours qui mènerait au développement d’usines intelligentes[i]. Celles-ci « standardisent leur processus avec des progiciels (PLM, ERP, CRM) et font de l’amélioration continue », gagnant ainsi en efficacité et en qualité[ii].
De plus, le monde manufacturier est confronté à des défis majeurs depuis les dix dernières années[iii]. Toutefois, la révolution en cours constitue une opportunité pour les entreprises québécoises, « notamment sur le plan de la renaissance industrielle en Amérique du Nord »[iv]. En effet, selon Deloitte, il deviendrait plus avantageux pour les manufactures visant le marché nord-américain de moderniser leurs installations que de délocaliser leur production[v]. Cette renaissance pourrait engendrer des retombées en termes d’emplois directs et indirects, et ce, en plus des opportunités d’affaires qu’entraine cette modernisation.
Notons que « l’intégration des technologies de l’information et de l’automatisation est la base d’industrie 4.0 »[vi]. Ainsi, les systèmes communicants et coopérants entre eux — mais également avec les humains, les produits et les machines, [vii]— soit l’intégration verticale, constitueraient une avancée majeure pour la production déjà automatisée.
Cette volonté de moderniser le secteur de la fabrication au Québec est présente au sein du gouvernement du Québec. En avril dernier, le MESI annonçait l’investissement de 500 millions $ sur trois ans pour stimuler l’innovation dans ce type d’entreprises.
Un secteur manufacturier en santé représente un atout indéniable pour une économie nationale dynamique, rapporte The Information technology & Innovation Foundation. Tout d’abord, les autres sphères d’activité ne peuvent, à eux seuls, rétablir une balance commerciale excédentaire ou équilibrée. De même, le secteur manufacturier forme des emplois directs, dont la rémunération est au-dessus de la moyenne. Dès lors, ces salariés engendrent à leur tour efficacement — et de manière inégalée — la création d’autres emplois dans le domaine des services. De plus, le secteur manufacturier est actif en ce qui concerne la recherche et le développement (R&D), contribuant, du coup, à l’accroissement du milieu des technologies de l’information et des communications (TIC). De même, la R&D et le financement se retrouvent généralement proches des lieux de productions. Conséquemment, l’épanouissement de ce secteur est positif pour l’ensemble de l’économie.[viii]
Bref, deux constats s’imposent. D’une part, le manufacturier agit comme moteur de développement économique. D’autre part, la technologie, plus que jamais, permet de moderniser, voire de faire renaitre, ce secteur au Québec. De même, le contexte est des plus favorables pour les entreprises des TIC qui participent à la modernisation du monde manufacturier.
[i] Klaus Schwab. « The Fourth Industrial Revolution: what it means, how to respond ». World Economic Forum : Davos. En ligne. 14 janvier 2016. <http://bit.ly/2e9wFjJ>.
[ii] Josée Beaudoin et al. « Prendre part à la révolution manufacturière ? : Du rattrapage technologique à l’Industrie 4.0 chez les PME ». CEFRIO : Montréal, 2016, p. 8.
[iii] Pierre Tousignant. OCE. « Déclin du secteur manufacturier au Québec et ailleurs ». OCE-UQAM : Montréal. En ligne. Juin 2012. <http://bit.ly/2jfbjpW>.
[iv] Louis J. Duhamel et Antoine Audy-Julien. Deloitte. « Le Point sur le Québec Manufacturier Objectif compétitivité : Synopsis — Tournée manufacturière Deloitte 2015 ». Deloitte : Montréal. En ligne. 2015, p. 15. <http://bit.ly/2iPLJnC>.
[v] Ibid. p. 13.
[vi] Québec, Ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. Guides et outils : 1. Industrie 4.0 : origine et définition. Québec : Gouvernement du Québec, 17 novembre 2016. En ligne. <http://bit.ly/1R3cm5W>.
[vii] Josée Beaudoin et al. Op. cit. p. 6.
[viii] The Information technology & Innovation Foundation. Cit. in. Pierre Tousignant. Op. cit.