Pour moi, aujourd’hui, c’est le retour au travail, la fin d’une semaine de vacances, d’un bref repos fort mérité — pourrait-on dire. Lors de mon retour, j’ai été fort intéressée par l’annonce du déploiement d’un programme complémentaire aux activités d’Export Québec. En effet, en marge de la stratégie québécoise de l’exportation, le gouvernement a identifié une opportunité d’agir en aidant des entreprises qui démontrent un potentiel de réussite en commercialisation internationale. De la sorte, le gouvernement agit en offrant des ressources de terrain pouvant être déterminantes dans l’atteinte des objectifs d’entreprises exportatrices, une stratégie efficace pour stimuler l’économie québécoise.
L’annonce de la création du Centre de croissance accélérée aux États-Unis prévue en début 2017 est donc pour moi une excellente nouvelle bien qu’elle ne vise pas directement notre industrie. Cette structure est surtout dédiée aux entreprises manufacturières voulant exporter vers les États du centre du littoral de l’Atlantique, de la Nouvelle‑Angleterre et du Midwest. Cette initiative se veut un moyen de rendre accessible à 40 entreprises québécoises ayant des revenus minimums de 25 millions, des conseillers experts provenant de grandes firmes locales américaines afin d’aider au développement d’un marché aux États-Unis. Ce service dédié prévoit un accompagnement de six à douze mois pour les entreprises québécoises éligibles, le tout dirigé par la Délégation du Québec à New York.
Pour être franche, ce n’est pas le Centre en soi qui me motive — quoiqu’elle soit une excellente idée. C’est davantage cette compréhension et ce désir exprimé par le gouvernement dans ce dossier. En effet, derrière tout cela il y a l’empressement d’identifier et de déployer des stratégies les plus adaptées pour supporter et maximiser la présence des industries québécoises à travers le monde.
Ceci étant dit, imaginons une telle stratégie, mais adaptée à l’industrie des technologies de l’information et des communications (TIC), ça complémenterait efficacement les autres mesures que nous prônons. L’AQT martèle qu’il existe un potentiel de croissance élevée au sein des entreprises en TIC. Depuis plusieurs années, l’Association recommande au gouvernement d’offrir des ressources en commercialisation, étant donné que les PME de ce secteur d’activité investissent en priorité dans la recherche et le développement, laissant peu de marge de manœuvre pour la commercialisation. Il faut se rappeler que l’industrie des TIC regroupe plus de 154 000 travailleurs et est composée à 98 % de PME, dont 78 % d’entre elles exportent vers une multitude de marchés sur tous les continents. Malgré ces statistiques impressionnantes, les revenus générés par les ventes hors frontière ne représentent que 34 % de leur chiffre d’affaires. C’est donc dire que si on avait la bonne idée d’identifier des marchés prioritaires et de mettre en place une telle initiative, on ferait de l’industrie québécoise des TIC le fer de lance de notre économie.
Conséquemment, il demeure qu’il y a du pain sur la planche, soit en priorisant la mise en place de programmes afin d’obtenir des ressources dédiées en commercialisation, la possibilité d’obtenir des prêts à redevances pour financer les stratégies et finalement d’avoir une politique similaire au Centre de croissance accélérée, mais adaptée à l’industrie des TIC qui permettrait à certaines entreprises d’accélérer l’acquisition de parts de marché.
Je suis convaincue que l’agilité démontrée par le gouvernement dans la mise en place de ce centre de croissance n’est pas que passagère, car je perçois dans sa démarche la motivation de procurer aux industries à potentiel élevé des ressources pour favoriser l’exportation.
Ce type d’initiative est pour moi un signe que le Québec adopte de bons réflexes, laissant présager d’autres initiatives de ce type. Pour l’AQT cette source d’encouragement me rappelle, en ce retour de vacances, que notre travail et celui de tout l’écosystème des TIC, est essentiel pour que notre industrie prenne la place qui lui revient dans les marchés de la planète.